Jeune fille par Anne Wiazemsky / Gallimard

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Anne a dix huit ans, elle est la petite fille de François Mauriac. Florence Delay, interprête de Jeanne d’Arc pour Robert Bresson, la présente au maître qui travaille sur le casting de son futur film, Au hasard Balthasar.
Peu à peu, Anne, séduite par la nouveauté et la personnalité de Bresson, croise les doigts pour être choisie.

Bresson la choisit donc et la couve. Elle doit assister quotidiennement au travail de l’équipe de tournage, assise bien sagement à côté de Robert. Le metteur en scène l’oblige également à partager le même toît que lui, loin du reste de l’équipe qu’il méprise vaguement. Evidemment, les promenades du soir -nous sommes en été- sont l’occasion pour le réalisateur de tenter sa chance auprès de la jeune fille qui, impressionnée par l’artiste, parvient néanmoins à se protéger. Il faudra qu’elle fasse l’amour avec un autre homme pour pouvoir installer une barrière amicale entre elle et Robert.

Tour à tour naîve, affutée, sympa et sous le charme, Anne mène son chemin qui la conduit vers l’âge adulte, une clarté dans les rapports de création et un amour réel pour cette expérience que peut être un tournage et sa magie sous jacente.

Bresson lui présente Jean Luc Godard qui ne l’impressionne pas du tout mais qu’elle retrouvera plus tard, comme on sait. Il me reste de cette époque La Chinoise, film de Jean Luc, dans lequel Anne donne la réplique à Juliet Berto. Il faudrait revoir ce film, j’ai peur qu’il n’ait mal vieilli. Quant à Balthasar, il s’agit d’un âne, épicentre de l’intrigue du film. Cloquet, qui dirige la photo, et Charbonnier, les décors, se démènent comme de beaux diables pour servir Bresson qui s’attend en permanence à réduire le monde à ses désirs artistiques. Anne se garde bien d’en dire du mal mais la personnalité du réalisateur, empirique et émouvante, fait sourire à une époque où le cinéma n’est plus l’oeuvre d’un seul homme mais une machine de guerre tenue d’une poigne de fer par des contrôleurs de gestion.

Ce livre émouvant, plein de fraîcheur, est à mettre au crédit de Wiazemsky qui, jamais, ne joue les donneuses de leçon. Tout est dans la demi-teinte.

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